Equitation – La danse du centaure
Cet article a été rédigé dans le cadre de mon défi. Cliquez ici pour en apprendre plus !
La rencontre
Enfant, j’ai eu l’occasion de participer à un stage d’initiation et d’immersion équestre. Pendant toute une semaine, nous avons campé sur le champ à côté du manège du centre équestre local. La nuit, nous dormions dans des tentes de toiles, dans nos sacs de couchages. Le matin, il fallait panser les chevaux, et l’après-midi, on pouvait monter et faire des ateliers d’apprentissage.
Ce stage d’une semaine m’a beaucoup marquée et m’a appris trois choses importantes. La première, c’est que les tentes ne sont pas imperméables sous un orage d’été. La seconde, c’est que les boules Quies, c’est vraiment chouette. La troisième, c’est que j’adore les chevaux.
Avant ça, j’étais déjà fascinée par les chevaux, comme beaucoup d’enfants. Ces grands animaux, compagnons de longue date de l’Homme, ne peuvent que fasciner par leur élégance et la vitesse de leur course. Cependant, lors de ce stage, j’ai compris que j’aimais réellement l’équitation, tant pour la pratique que pour l’animal. J’ai toujours associé l’odeur du cuir et du crottin très particulier des écuries à la joie de la pratique équestre. Je prends autant de plaisir à observer, caresser et prendre soin d’un cheval qu’à le monter et à expérimenter ce moment unique de partage.
Ce que j’aime dans l’équitation
Pour moi, l’équitation est un sport unique que l’on peut uniquement rapprocher de l’obé-rythmée avec les chiens, par exemple (sport où maître et chien font des démonstrations chorégraphiées ensemble). Il est unique car on ne peut le pratiquer qu’avec l’accord du cheval.
Tout l’exercice d’un bon cavalier est de parvenir à faire coopérer un animal qui, s’il le voulait, pourrait n’en faire qu’à sa tête.
Les deux points forts de ce sport sont donc le cheval, puis la relation entre le cavalier et le cheval.
Le cheval
Je pourrais vous parler pendant des heures de mon amour pour ce noble animal. La morphologie du cheval est toute en force vivante. Une force tranquille qui d’un coup peut devenir explosive et propulser l’animal à une vitesse extraordinaire.
L’élégance de sa course a quelque chose d’hypnotique et de musical. Le cataclop des sabots sur le sol ramène aux temps passés où ce son faisait partie intégrante du quotidien de tous.
En haut de son long cou, sa tête observe les alentours et n’en rate pas une miette. Ses oreilles mobiles et expressives sont toujours aux aguets, reflet de ses humeurs et de son attention. Son regard doux et intelligent est souvent énigmatique pour qui ne connaît pas l’individu.
Car comme la plupart des animaux, chaque individu aura son caractère, ses goûts, ses préférences. Comme dans toute relation, les connaître fait pour moi partie de l’expérience de l’équitation.
La relation entre le cavalier et le cheval
On ne peut pas être cavalier sans un cheval. Cela paraît évident, mais j’insiste sur cette phrase. On ne peut pas être cavalier sans comprendre le cheval, et sans obtenir son consentement. Je ne conçois pas de monter un cheval comme s’il était un simple véhicule. D’une part, on ne profite pas du tout de l’expérience profonde qu’est l’équitation. D’autre part, le cheval ne donne pas son plein potentiel, et peut même refuser de coopérer.
Pour cela, il faut apprendre à parler le même langage que le cheval. Le dressage facilite évidemment la communication, puisqu’il apprend au cheval à comprendre en partie le langage humain. Mais parce que l’humain est intellectuellement plus agile, c’est à lui de faire l’effort de se faire comprendre par le cheval. Apprendre à décrypter ses humeurs, ses maux, ses joies, ses caprices, ses envies, ses préférences… Apprendre, en somme, qui il est.
Ce n’est pas anodin si aujourd’hui, de nombreux stages de management sont effectués avec des chevaux. Et oui ! Des entreprises forment des gens grâce aux chevaux. Pourquoi ? Parce qu’on ne peut pas contraindre un cheval, et encore moins le convaincre par des discours aussi bien tournés soient-ils. Il faut donner envie au cheval de coopérer. Il faut gagner sa confiance, et parvenir à lui inspirer suffisamment de motivation pour qu’il obtempère. Et cela, sans l’appui du langage et des codes sociaux humains. Quel défi ! Et quelle enrichissante victoire lorsque l’on parvient à s’en faire un allié.
Comme beaucoup d’animaux domestiqués, le cheval a appris à ne pas se méfier des êtres humains. Mais il n’en reste pas moins un animal de nature craintive. Chaque cheval aura son parcours, ses souvenirs, ses blessures et ses moments heureux. C’est avec cette histoire qu’il faut « lire » le comportement d’un cheval pour parvenir à créer une vraie relation de confiance.
Comment je pratique l’équitation au quotidien
J’ai pratiqué l’équitation pendant quelques années en tant qu’étudiante. Je me servais de mes salaires saisonniers pour payer ma licence et mes cours pendant l’année. J’ai pu pratiquer jusqu’au galop 2.
Lors de mon entrée dans le monde professionnel, j’ai eu un accident grave qui a laissé des séquelles sur mon genou. Pendant de nombreuses années, je n’ai pas osé remonter à cheval. Puis, il y a 5 ans, j’ai eu une chance inouïe : dans la même rue que mon entreprise, il y avait un centre équestre ! J’ai compris que c’était un signe, et je m’y suis remise pendant une année. Cette année a été un vrai bonheur et un soulagement : je pouvais remonter à cheval !
Depuis, je n’ai pas eu l’occasion de remonter régulièrement, même si j’ai fait quelques stages par ci par là pour garder la main et retrouver cette sensation bien unique.
Aujourd’hui, j’ai la chance de pouvoir régulièrement rendre visite à des chevaux dans mon entourage, et pouvoir en prendre soin. J’espère pouvoir remonter dans les 12 prochains mois.
Ma priorité n’est pas de remonter à cheval coûte que coûte. Car mon rêve de petite fille a toujours été de posséder un jour mon propre cheval. Je n’entends pas par là « acheter un cheval et le mettre en pension ». Mon véritable rêve, c’est de parvenir à créer un lien unique et authentique avec un cheval : nous serons partenaires. C’est vraiment ce que je souhaite du fond du cœur. Ma priorité est donc de parvenir d’abord à créer du lien avec les chevaux que j’ai la chance de pouvoir côtoyer, puis de me remettre lentement à la pratique avec celui dont je me sentirai la plus proche. Enfin, je pourrais créer ce lien auquel j’aspire tant et me lancer dans de longues balades de plaisir sportif partagé.
Ce que l’équitation m’a apporté
Plus qu’avec tout autre animal, le cheval m’a vraiment fait comprendre ce que voulais dire « coopération ». Il m’est arrivé l’une ou l’autre fois d’être nerveuse en selle, et de sentir le cheval se raidir ou au contraire prendre ses aises en sachant que je n’étais pas en mesure de l’en empêcher. D’autres fois, j’ai été trop distraite ou trop égoïste pour prêter attention au cheval. La communication brisée, il refusait de faire ce que je lui demandais. Je pouvais râler tant que je voulais, ça n’avait pas le moindre effet sur cet animal de plusieurs centaines de kilos.
J’ai donc appris qu’il fallait en toutes circonstances adapter son discours et son attitude à la personne en face de soi. Il est souvent difficile de comprendre l’autre, mais sans une réelle réflexion sur les motivations et la façon de fonctionner de chacun, il n’est pas possible de réellement créer une relation de confiance et d’écoute mutuelle.
Je pense que c’est valable dans toutes les situations. La pratique équestre m’a simplement permis de le vivre de façon très directe. Je travaille encore aujourd’hui à l’appliquer de mon mieux tous les jours (ce n’est pas toujours évident !)
J’ai aussi appris que j’adorais la sensation de vitesse que l’on ressent sur le dos d’un cheval au galop. C’est presque comme de voler ! J’ai retrouvé cette sensation plus tard sur la selle d’une moto… Mais c’est une autre histoire !
Et vous, avez-vous déjà pratiqué l’équitation ? Que pensez-vous des chevaux ? Avez-vous un animal dont vous vous sentez particulièrement proche ? Dites-moi tout ça dans les commentaires !
*Photo de Nicolas TEXERAUD (flickr)
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