L’animation japonaise – dessins animés survitaminés
Cet article a été rédigé dans le cadre de mon défi. Cliquez ici pour en apprendre plus !
La rencontre
Un des souvenirs télévisuels les plus ancrés dans mon enfance, c’est bien entendu le Club Dorothée. Je ne connais pas un trentenaire aujourd’hui qui n’en ait pas entendu parler. Lorsque j’étais sage le mercredi, ou que j’avais fini mes devoirs assez tôt les autres jours, j’avais le droit de me poser devant le Club Dorothée pour suivre les nouveaux épisodes de mes dessins animés préférés.
Parmi eux, il y avait Dragon Ball, Candy, Les Chevaliers du Zodiaques… Ces dessins animés ont bercé mon enfance et mon adolescence. Bien que le Club Dorothée ait été arrêté, je n’ai jamais perdu le goût pour ces dessins animés très spécifiques qui nous venaient du Japon.
Ils étaient facilement reconnaissables. Les dessins agrandissaient les yeux pour les rendre plus expressifs. Les personnages avaient des cheveux aux couleurs psychédéliques (les héros de “Lucile, Amour et Rock’n Roll” restent pour moi des grands moment de dinguerie capillaires). Les héros criaient et exprimaient leurs émotions avec une exagération qui nous faisaient rire. Les histoires ressemblaient à des histoires de grandes personnes. L’enfant que j’étais était fascinée par ces intrigues à rebondissement si riches et si différents des autres programmes pour enfants de l’époque. Les animés japonais avaient vraiment changé la donne.
Aujourd’hui encore, je suis vraiment reconnaissante d’avoir pu connaître ces animés japonais, car je n’ai encore rien trouvé de semblable. Je ne connais pas d’autres dessins animés qui aient cette richesse. Que ce soit dans la qualité des animations, la profondeur des personnages, la diversité des genres, la qualité des scénarios…
Ce que j’aime dans l’animation japonaise
Les dessins animés japonais ont de nombreuses qualités. Ces qualités me plaisent toujours aujourd’hui, à l’âge adulte, et c’est l’un des points forts de l’animation japonaise : elle n’est pas uniquement destinée aux enfants, contrairement aux dessins animés occidentaux. L’animation japonaise est destinée à toutes sortes de publics, pour les raisons suivantes :
- Une très grande variété de thèmes : les animés brossent une large palette de thèmes. Contrairement aux dessins animés occidentaux, les animés japonais traitent autant de sujets fantaisistes que de sujets de société, d’histoire d’amour, d’histoire d’horreur, d’enquêtes policières, de romances d’adolescence, etc. Au fil des années, j’ai surfé entre les thèmes selon mes goûts et mon âge, et aujourd’hui encore, j’y retrouve mon bonheur. Au gré de mes humeurs, de mes envies, je sais qu’il y aura toujours un animé qui me conviendra.
- Une grande profondeur dans les personnages : dans les animés japonais, j’aime le fait que les personnages soient toujours soignés. Certes, ils peuvent être parfois étranges, à cause d’un folklore ou d’une référence culturelle qui ne nous parle pas spontanément. Mais chaque personnage aura une histoire, une raison d’être là, une motivation personnelle qui enrichit l’intrigue principale. Contrairement aux dessins animés occidentaux que je trouvais souvent très vides et plein de clichés, les héros des animés japonais ne cessent de me surprendre par la richesse de leur histoire et de leur psychologie. Encore une fois, les goûts et les couleurs peuvent faire varier l’intérêt de certains personnages aux yeux de chacun. Mais même quand le sujet ne m’intéresse pas, j’ai toujours vu des personnages qui avaient été conçus avec soin. Il est alors très facile d’avoir de l’empathie pour ces personnages pourtant totalement fictifs, voire même parfois de s’identifier à eux. L’un de mes animés préférés raconte l’histoire d’une jeune orpheline. Malgré les épreuves, elle garde toujours le sourire et avance avec une grande force tranquille. Elle est particulièrement naïve, mais sa gentillesse et sa générosité lui font gagner la loyauté de plusieurs amis qui l’aident au fil de l’eau. Elle finit même par s’attirer l’affection et la protection de personnes inaccessibles pour les autres. C’est une histoire particulièrement naïve si l’on se concentre uniquement sur l’héroïne, mais les autres personnages apportent leurs propres histoires, et donnent une grande profondeur à tout le récit. Je regarde toujours cette série lorsque j’ai un coup de blues : après plus de 15 ans, cette série animée me fait toujours autant de bien au moral.
- Une belle liberté artistique : dans les dessins animés, pas de limitations de budget pour les effets spéciaux. Et s’il y a une chose dont les auteurs japonais ne manquent pas, c’est bien d’imagination ! Les animés japonais vous surprendrons toujours par leur créativité et leur façon très originale de traiter certains sujets pourtant mille fois déjà vus. Les romances d’adolescents dans les lycées deviennent soudain un prétexte à chasser des fantômes. Une erreur dans un laboratoire scientifique devient bientôt une question de survie pour l’espèce humaine face à des aliens. Ou alors des aliens deviennent des victimes d’une humanité conquérante. Un adolescent perdu devient un champion du jeu de go (un jeu d’échec japonais que j’ai découvert grâce à cette série, d’ailleurs) grâce aux enseignements d’un fantôme retenu sur terre par sa passion pour ce jeu. Je n’ose imaginer les difficultés techniques qu’il aurait fallu affronter pour réaliser les mêmes choses en film !
- Des épisodes courts, des saisons longues : l’avantage des animés japonais, c’est qu’ils sont faciles à consommer par petits morceaux. Ils se présentent souvent sous forme d’épisodes d’une vingtaine de minutes. Les séries sont souvent constituées de 13 ou 24 épisodes pour une saison. Selon le succès du support papier avant l’adaptation en dessin animé, il peut y avoir de une à plusieurs dizaines de saisons ! Ainsi, il est tout à fait possible de suivre un dessin animé que l’on adore sur plusieurs années. Je connais très peu d’autres médias qui ont eu une telle longévité auprès de leur public (certaines BDs, certains romans, mais très peu de séries ou de dessins animés occidentaux à ma connaissance).
- Des valeurs morales très fortes : c’est une chose que j’ai constaté de façon persistante dans les animés japonais. Les valeurs morales japonaises sont très souvent présentes. Je pense que d’une certaine façon, les animés sont utilisés pour renforcer certaines de ces valeurs auprès de la jeunesse. Par exemple, dans les dessins animés plus adaptés aux jeunes garçons, on retrouve souvent les valeurs de courage, de droiture, de solidarité, de persévérance, d’amitié, de loyauté… Dans les dessins animés pour les jeunes filles, c’est plus souvent les valeurs d’amitié, de solidarité, de générosité, d’amour familial, de gentillesse etc. Si cela peut paraître cliché, voire même parfois assez éloignés des valeurs personnelles de certaines personnes, il me paraît important de comprendre que les animés japonais sont très rarement dépourvus de ce genre de morales. Même s’ils ne sont pas toujours en phase avec notre culture, la plupart vous donneront des éléments de réflexion sur les comportements des différents personnages au fil de l’intrigue.
Comment j’intègre les animés japonais à mon quotidien
Comme je l’ai déjà mentionné, je continue aujourd’hui encore à regarder des animés japonais. Certains datent d’il y a longtemps et j’ai encore grand plaisir à les revoir de temps en temps, parce que l’histoire ou les personnages m’ont particulièrement marquée. Cependant, les japonais étant particulièrement productifs, il sort chaque année plusieurs dizaines de nouvelles séries. Dans toutes ces sorties, il est par conséquent très facile de trouver une ou deux nouvelles séries à mon goût chaque année. C’est pour cela qu’il est impossible pour moi de m’en lasser !
J’aime particulièrement les séries historiques ou mythologiques. J’aime également les séries relatant des histoires de relations humaines : amours, amitiés, dépassement de soi, etc. Je regarde très peu de séries traitant du sport, car ce n’est pas mon style préféré. J’avoue que je penche très facilement pour les séries qui développent bien leurs personnages principaux et secondaires, et qui donnent l’accent sur la profondeur de l’histoire. Je fais en sorte d’éviter de me lancer dans les séries marathon (plus de 100 épisodes…), car je sais que je finirai par décrocher et cela serait frustrant. Je préfère une bonne série courte qu’une excellente série longue, qu’il me serait impossible de suivre sur le long terme. J’évite de regarder trop de séries simultanément : avoir des séries courtes permet ainsi de renouveler facilement mon répertoire.
Je pourrai continuer ainsi bien longtemps, tant il y a à dire sur ces dessins animés. Ils ont une telle richesse et une telle variété que je suis à peu près sûre d’être passée à côté de beaucoup de belles choses. Heureusement, il me reste encore de nombreuses années pour les découvrir !
Ce que les animés japonais m’ont apportés
Les animés japonais ont d’abord été la porte d’entrée vers une autre de mes passions, la culture japonaise. A travers les habitudes quotidiennes des héros, les décors, les références culturelles, on découvre petit à petit certaines spécificités culturelles de ce pays lointain. J’ai très vite été fascinée par ce monde si différent. Je n’en dirai pas plus ici, car cette passion mérite amplement son propre article !
Ils ont aussi été des supports moraux à plusieurs reprises dans ma vie. Comme je l’ai déjà mentionné, les animés japonais véhiculent de nombreuses valeurs positives, du moins les séries que j’ai choisi de suivre. Ainsi, lorsque j’ai traversé certaines périodes moralement difficiles, j’ai pu me réfugier dans certaines des plus belles histoires que je connaissais pour me redonner la niak. J’y ai très souvent eu recours, par exemple, dans ma première année d’étude loin de ma famille.
Les animés japonais ont également largement contribué à enrichir mon imaginaire, à m’aider à inventer et écrire des histoires. Aujourd’hui encore, je suis en admiration devant l’imagination et la créativité des auteurs japonais.
Une chose encore que m’ont appris les animés japonais, c’est à ne pas me fier aux préjugés. Peu de temps après leur diffusion par le Club Dorothée, les dessins animés japonais sont devenu le cœur de nombreuses rumeurs. On peut même parler de campagne de diffamation qui aujourd’hui encore laissent des traces. Pourtant, j’ai regardé avec assiduité une grande quantité d’animés divers et variés pendant maintenant près de 30 ans. Et je ne suis pas devenue ni psychopathe, dépressive, socialement isolée ou je ne sais quelle autre bêtise… Je déplore que les dessins animés japonais aient été victime d’une telle publicité négative. Dès que j’en ai l’occasion, j’essaie de faire découvrir ces petits bijoux à ceux qui acceptent de se laisser tenter.
Je suis persuadée qu’il existe un animé japonais qui plaira à chacun d’entre nous. La seule limite qui existe encore, c’est le manque d’ouverture du Japon au reste du monde. Très longtemps, les japonais sont restés très hermétiques aux autres cultures. Mais ce verrou commence peu à peu à tomber. Les animés japonais gagnent encore plus en richesse, pour mon plus grand plaisir.
Et vous, avez déjà regardé des animés japonais ? Quel style préférez-vous ? Si vous ne connaissiez pas, cet article a-t-il piqué votre curiosité ? Dites-moi tout dans les commentaires !
Image par Kuro-mai (deviantart)
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