Le chant – La voix de mon âme
Cet article a été rédigé dans le cadre de mon défi. Cliquez ici pour en apprendre plus !
La découverte
Je ne me souviens pas d’une seule journée de ma vie où je n’ai pas chanté. Il n’y a qu’une seule période où ma voix s’est tue, lors du deuil de mon père. En dehors de cette période, jamais je n’ai pu passer une seule journée sans chanter.
Toute petite mes souvenirs les plus chaleureux sont ceux de ma mère, ma sœur et moi chantant à tue tête dans la voiture sur la route des vacances. Maman est une chanteuse hors paire, et nous a bercées toute notre vie de sa voix chaude et puissante. J’ai l’impression d’avoir su chanter avant d’avoir su parler, et c’est encore aujourd’hui mon mode d’expression le plus naturel, bien avant les mots.
L’histoire de ma famille est profondément liée à la musique. Du côté de mon père, ce sont les percussions et les chants d’Afrique de l’Ouest. Du côté de ma mère, ce sont les chants et les musiques antillaises. J’ai baigné dans cet univers musical aux multiples couleurs, et toujours dans les chants. Lorsque nous partions en vacances, nous chantions. Quand nous étions de bonne humeur, nous chantions. Lorsque nous étions tristes, nous chantions en nous réconfortant mutuellement. Le chant nous liait et nous rassemblait. Maman nous a appris de nombreuses comptines à trois voix : chaque fois que nous les chantions, c’était un moment unique qui nous appartenait. Aujourd’hui encore, chanter ces chansons me remplit le cœur de joie et de sérénité.
Ce que j’aime dans le chantant
Le chant est extrêmement pratique et profond, pour moi. En effet, c’est le seul instrument que l’on emmène toujours avec nous. On peut chanter partout, et tout le temps. Il est extrêmement intime et profond, car lorsqu’on chante, notre corps entier sert de caisse de résonance. Il n’y a pas de moyen de ressentir la musique plus intimement qu’en chantant. Chanter est donc un plaisir à la fois auditif et physique, puisqu’on peut littéralement ressentir ce que l’on chante.
J’ai toujours eu le sentiment que lorsque je chante, j’exprime ce qu’il y a de plus authentique en moi. Je ne peux pas chanter en mentant. Je ne peux pas, par exemple, chanter une chanson heureuse avec un état d’esprit triste, sans que cela ne s’entende. Ma voix va faiblir, ou chevroter, mes notes seront moins précises. De la même façon, il m’est impossible de chanter une chanson triste si mon cœur est en joie. Ma voix sera trop forte, manquera de subtilité et de nuances. Lorsque je chante, je ne peux pas faire preuve d’hypocrisie, cacher ce que je ressens. C’est aussi pourquoi je chante souvent seule, par pudeur.
Lorsque je fais le choix de chanter en public, je raconte quelque chose de moi-même. Je sais bien que ceux qui m’écoutent profitent simplement de la performance vocale plus ou moins réussie, comme on écouterait la radio. Pourtant, c’est mon cœur qui leur parle. J’avoue que je profite souvent de leur insouciance pour trouver le courage de chanter en public : savoir qu’ils n’écoutent pas vraiment rend plus facile l’exercice du chant.
Il y a dans le chant quelque chose de magique qui transcende les mots. Il n’y a souvent pas besoin de paroles pour comprendre l’émotion qui se cache dans une voix. Je trouve cela vraiment extraordinaire. Il m’arrive souvent d’être émue par la voix d’un ou d’une chanteuse dont l’émotion est particulièrement palpable. Certains chanteurs ont cette capacité à vous toucher l’âme sans besoin de paroles. D’autres chantent comme on va se brosser les dents… c’est d’une pauvreté aseptisée qui frise le mécanique et qui, vous l’aurez deviné, ne me plaît vraiment pas.
Comment j’intègre le chant dans mon quotidien
J’ai ma dose quotidienne de chant lors de mes trajets en voiture. Le matin, si j’ai besoin de me donner du courage, par exemple. Et tous les soirs en sortant du travail, pour me détendre et me préparer à la soirée.
Lorsque je joue du piano, je consacre toujours un petit temps au chant. J’aime revoir mes compositions, m’amuser avec la musique au gré de mes humeurs.
Lorsque j’en ai l’occasion, je fais des reprises de certaines chansons qui m’ont particulièrement touchées, ou qui correspondent à mon humeur du moment.
Ma très grande chance, c’est que le chant fait partie de la culture de ma famille. Je leur dois l’un des plus beaux moments de ma vie, lorsqu’à Noël, j’ai pu chanter en cœur avec ma cousine et mon oncle que je n’avais pas vus depuis 20 ans, et avec maman.
Ce que le chant m’a apporté
Tout d’abord, c’est un lien magique et puissant avec ma mère. Aujourd’hui encore, quand nous nous retrouvons, nous chantons en cœur les chansons de mon enfance. Je ressens le chant à la fois comme un cadeau et un héritage que je dois à mes parents. D’ailleurs, la première chanson que j’ai réussi à chanter après le départ de papa, c’est “Thank you for the music” des ABBA. Les paroles sont réellement celles que j’aurais aimé avoir écrites et chantés pour eux. (J’écoute cette chanson en écrivant, et ça n’a pas raté : j’en ai les larmes aux yeux !)
Chanter est devenu également un excellent moyen de gérer mes humeurs. Grâce au chant, je peux décider dans quelle humeur je suis. Si je suis triste, je peux me redonner la pêche en chantant des chansons plus énergiques. Si je suis en colère, chanter du métal me permet de vider le surplus d’émotions. Et quand je suis heureuse, chanter à pleine voix décuple ma joie. Chanter, c’est la vie ! Et pour moi, c’est la voie du bonheur. Par exemple, il m’est impossible d’écouter “From Now On” du film “The Greatest Showman” sans chanter à pleins poumons en chœur, la chair de poules au corps, et finir par me sentir totalement gonflée à bloc ! (Pour l’anecdote, Hugh Jackman était malade et ne devait pas chanter, mais il n’a pas pu résister et a donné tout ce qu’il avait dans le ventre. Sa prestation a motivé toute la troupe et la séance qui devait être une simple répétition est devenue un moment de communion absolument magique.)
Enfin, chanter m’a permis de m’ouvrir plus facilement aux autres. Alors que j’étais une ado très timide, je n’avais pas de difficulté à monter sur scène pour chanter. Je me sentais plus large que mon propre corps lorsque ma voix résonnait dans les amplis. J’étais grisée de pouvoir toucher autant de personnes simplement avec mes émotions et mon envie de chanter. Le fait qu’on m’ai dit que je chantais bien a été un vrai tremplin pour m’aider à construire ma confiance en moi et à m’ouvrir aux gens.
Je pourrais parler des heures de ce qu’est le chant pour moi, à quel point il est précieux et capital dans ma vie, et combien il me rend heureuse. Cependant, ce que j’aurais vraiment aimé, c’est pouvoir vous le chanter…
Et vous, aimez-vous chanter ? Quelle est votre chanson préférée ? Partagez vos expériences dans les commentaires !
(PS : cet article a été à la fois le plus agréable, et le plus émouvant à écrire. Merci de m’avoir lue ! )
*Photo de tshuki (deviantart)
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>Merci ma fille pour ce bel article. Oui le chant est un héritage que moi même j’ai reçu et que j’ai tenu à vous offrir à ta sœur et toi.
ps : percussion et non percution. 😉
Oui, merci pour ce bel héritage ! Je suis réellement reconnaissante d’avoir eu cette chance, et je sais que ça me suivra toute ma vie.
(PS : merci ! ;))