La Boussole Personnelle

Le tricot – De fil en aiguille

Cet article a été rédigé dans le cadre de mon défi. Cliquez ici pour en apprendre plus !

La rencontre

C’était une femme issue d’un métissage asiatique, de toute évidence. Sa longue silhouette élégante était surplombée par un visage fin où trônaient deux yeux étirés très caractéristiques. Elle était jeune et pimpante, dynamique et vive. Elle, c’était ma prof de philosophie, au lycée.

Je me rappelle d’elle comme si c’était hier, et ses métaphores m’ont donné le goût de la réflexion. Elle m’a aidée à aborder la philosophie non pas comme une matière abstraite de vieux barbons, mais comme une occasion de se poser des questions passionnantes qu’on n’aborde pas dans les autres matières.
Mais le souvenir le plus amusant que je garde d’elle, c’est son fameux tricot. A chaque fois qu’elle nous surveillait pendant nos devoirs sur table, elle tricotait joyeusement. Elle lançait parfois un regard perçant aux élèves dont les yeux se promenaient un peu trop. Puis elle retournait à son ouvrage, imperturbable.

Pourquoi donc vous parler d’elle ? Parce que cette jeune trentenaire pimpante m’a à la fois réconciliée avec la philosophie, mais aussi avec le tricot. Jusqu’alors, j’avais toujours associé le tricot à une activité de vieilles femmes, au coin du feu. Mais avec elle, le tricot devenait rock’n roll. Ça devenait furieusement à la mode. Lorsqu’elle portait ses petits débardeurs tricotés main, ou encore ce magnifique sac à livres qu’elle avait elle-même fabriqué, forcément, ça donnait envie !

J’ai donc ressorti mes aiguilles de mon vieux sac, ainsi que mes vieux manuels. J’avais déjà commencé le tricot quelques années plus tôt, d’abord avec maman, puis avec une amie. J’appréciais déjà à l’époque le tricot en tant que loisirs, mais à l’adolescence, j’avais vite trouvé ça démodé. Heureusement que ma prof de philo est passée par là ! Lorsque j’ai pris mon courage à deux mains pour lui en parler, elle m’a même offert plusieurs patrons de vêtements et d’accessoires tout à fait au goût de l’adolescente que j’étais. Bien équipée et motivée, j’étais parfaitement ravie !

 

Ce que j’aime dans le tricot

C’est une activité qui rassemble à mes yeux plusieurs belles qualités.

  • C’est un loisir manuel : l’activité manuelle a le don de m’aider à me vider l’esprit et à me calmer. Il me permet de me concentrer sur une activité qui nécessite un peu de concentration, mais pas trop de complexité. C’est une activité que je peux pratiquer seule, également, ce qui aide aussi au calme et à la détente parfois.
  • Le résultat est utilisable au quotidien : contrairement à certains loisirs manuels, le tricot permet de fabriquer des vêtements et accessoires qui sont utilisables au quotidien. Echarpes, pulls, jupes, sacs, bonnets, etc. Ces objets utiles garantissent que votre travail ne sera pas vain, ou entreposé dans un coin pour prendre la poussière. J’aime l’idée que, si j’offre un objet que j’ai fabriqué, il soit utile à la personne qui l’obtient.
  • C’est un loisir créatif : vous pouvez suivre des tonnes de patrons pour créer quelque chose, mais vous pouvez aussi inventer vos propres créations. Le choix personnel des couleurs, des motifs, de la longueur, de la taille etc. Tout cela rendra unique l’objet que vous fabriquerez, et il sera le reflet de votre effort personnel. Je trouve cela extrêmement gratifiant !
  • C’est un loisir accessible : même si certaines laines peuvent être assez chère, le tricot reste un loisir financièrement abordable. Il est clair que les vêtements ou objets fabriqués ainsi reviendront plus cher en laine que si vous les achetiez. Mais vous y gagnez doublement d’un autre côté : vous faites une activité créative qui vous détend, et vous créez en même temps un objet unique et utile.

 

Comment j’intègre le tricot à mon quotidien

J’avoue que ce n’est pas une passion que j’exerce de façon continue. Lorsque vient l’automne, ça me prend comme une envie soudaine. J’achète de la laine, je ressors mes aiguilles, et je me motive pour créer quelque chose pendant l’hiver. En toute franchise, je n’ai que 3 ouvrages terminés à mon actif depuis le temps que je tricote. Mais cela ne me dérange pas. En effet, en ce qui me concerne, l’intérêt principal du tricot est dans le loisir manuel et la détente. Lorsque je ne termine pas un ouvrage, je récupère la laine et je la recycle dans un nouveau projet. Si ce projet aboutit, tant mieux ! Sinon, tant pis, je ne me mets aucune pression à ce sujet.

 

Ce que le tricot m’a apporté

Tout d’abord, le fait de tricoter m’a permis d’apprendre que les loisirs manuels et créatifs me permettaient de me détendre. Je trouve extrêmement agréable de tricoter devant la télé, avec un thé sur la table et mes chats qui jouent avec un morceau de laine un peu plus loin. L’activité est assez répétitive, et finit par me bercer. C’est un vrai moment de tranquillité, proche de la méditation. Pour un esprit aussi bouillonnant que le mien, c’est un soulagement.

Tricoter m’a aussi appris à visualiser le projet sur plan, et à organiser mon temps et mes ressources en fonction du projet que je souhaitais faire. En débutant, j’ai suivi les patrons à la lettre, mais peu à peu, j’ai appris ce qui était à ma portée, ce que j’étais capable d’improviser et de personnaliser.

M’étant débarrassée de mes préjugés sur le tricot grâce a ma chère prof de philo, j’ai aussi appris qu’il ne fallait pas se fier aux avis des autres pour trouver ce qui me convient. J’aime tricoter, et je trouve ridicule de dire que c’est un loisir de grand-mère, comme je l’ai souvent entendu dire. C’est un loisir pour ceux qui aiment le pratiquer, point.

C’est aussi grâce à cette découverte que j’ai pu m’autoriser à découvrir d’autres loisirs qui ne me correspondaient soit disant pas, selon les clichés : l’informatique, les nouvelles technologies, la culture japonaise, les jeux vidéo etc.
Je trouve qu’il est primordial de se laisser la liberté d’essayer des choses et de ne pas se laisser arrêter par le regard des autres. D’abord, ils ne sont pas obligés d’être au courant (à moins que vous ne fassiez comme moi des articles sur ce sujet !). Ensuite, vos proches et amis verront avant tout la joie que cela vous procure et cesseront assez vite d’essayer de vous faire changer d’avis. Au final, si cela vous épanouit réellement, ils seront même les premiers à vous encourager. Ça a marché à tous les coups, dans mon cas.

Et vous pratiquez-vous un loisir manuel et créatif ? Si oui, lequel ? Y a-t-il des loisirs dont vous n’osez pas parler ou que vous n’osez pas essayer à cause de certains préjugés ? N’hésitez pas à partager votre expérience dans les commentaires !

*Photo de sudrana (flickr)

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