Les Fourmis – Observer une civilisation
Cet article a été rédigé dans le cadre de mon défi. Cliquez ici pour en apprendre plus !
La rencontre
En écrivant ces lignes, je souris déjà. Je sais que lorsque maman lira ce titre, elle secouera la tête d’un air dépité comme elle l’a déjà fait tant de fois : « mais enfin, pourquoi ? » Ma chère maman, j’espère que cet article t’aidera à comprendre !
Il y a peu, je suis tombée sur une chaîne YouTube. Sur cette chaîne, un certain « Tonton Snake » (c’est son pseudo), parlait de sa passion pour les fourmis. Ce qui m’a vraiment intéressée, c’est qu’il en parlait avec un véritable enthousiasme. J’ai été surprise et intriguée qu’un adulte s’intéresse tant à ces bestioles.
Et puis, le souvenir m’est revenu : jeune adulte, j’étais tombée sur la trilogie de Bernard Werber, les fourmis. Je me souviens de l’avoir lue avec avidité, presque d’une traite. J’avais été fascinée par la façon dont l’auteur arrivait à rendre ces fourmis à la fois si compréhensibles et si différentes de nous. Bernard Werber n’a pas fait l’erreur de tomber dans l’anthropomorphisme, et c’est ce qui avait rendu ces romans si fascinants à mes yeux.
Le saviez-vous ? Les fourmis sont largement plus anciennes que l’Homme sur terre. Elles étaient là bien avant nous ! Avant que l’Homme ne marche, les fourmis faisaient probablement déjà de l’élevage et de l’agriculture. Elles avaient déjà trouvé le moyen de fonctionner de façon efficace dans des sociétés de plusieurs milliers, voire millions d’individu. Elles avaient créé des liens sociaux solides, et trouvé le moyen de survivre à des épreuves que nous n’imaginons même pas. Et surtout, elles sont toujours là, à nos pieds, ignorant nos grands bruits et poursuivant calmement à perpétuer un mode de vie plusieurs fois millénaire.
Ce que j’aime dans l’élevage de fourmis
J’ai commencé à prendre plaisir à suivre l’évolution des fourmilières de « Tonton Snake ». Peu à peu, j’ai ressenti le besoin d’essayer moi-aussi. Je trouve totalement fascinant le fait de pouvoir observer la naissance et la vie de toute une cité qui tiendrait dans une boite à chaussure. C’est aussi une grande responsabilité que de réussir à faire s’épanouir ainsi une ville entière à partir d’une seule reine. Saurais-je lui donner l’environnement nécessaire ? Saurais-je l’aider à faire naître sa cité ? Suis-je capable de prendre correctement soin d’elles ?
Pour moi, la responsabilité reste la même qu’avec n’importe quel animal dont je choisis de prendre la charge. Il est hors de question que je traite les fourmis avec légèreté sous prétexte que ce ne sont « que » des fourmis. Comme vous l’avez déjà compris, leur histoire m’inspire un très grand respect. J’ai une grande admiration pour l’astuce et la longévité de cet insecte.
D’un autre côté, il est certain que l’élevage de fourmis est principalement destiné à l’observation. Il ne me viendrait pas à l’esprit d’essayer de les dresser. Ce serait la preuve que je n’ai rien compris à cette espèce. Les fourmis fonctionnent vraiment comme un organisme à part entière et se passeront très bien de moi pour leur bien être (à part la nourriture et la création d’un environnement adapté). Ce sera donc un élevage très peu gourmand en temps et en investissement personnel, ce qui me convient très bien.
Ce qui me plaît également chez les fourmis, du moins la plupart des espèces, c’est :
– Leur propreté : pas besoin de litière, de promenade hygiénique et j’en passe. Elles prennent extrêmement bien soin de leur nid (sauf les espèces granivores qui sont un peu bordéliques, il faut avouer) Les éventuels déchets sont posés dans un coin à l’écart du nid (dans l’espace que vous aurez réservé à la quête de nourriture), et il vous suffira de le ramasser de temps à autre.
– Leur côté inoffensif : rien à craindre d’une fourmis (sauf si vous choisissez d’en prendre une espèce agressive ou venimeuse). Au pire, demandez à ma maman, elle vous indiquera tout un tas d’insecticides appropriés (je plaisante ;))
– Le côté économique : franchement, l’élevage de fourmis doit être un des loisirs les moins cher au monde. Pour démarrer, il suffit de trouver une reine dans la nature ! Les installations d’élevage pour les espèces locales sont minimales : un nid, de l’eau, de la nourriture. Basta ! D’ailleurs, en parlant de nourriture, votre porte-monnaie n’aura aucune inquiétude à avoir : elles mangent soit des graines, soit des petits insectes, et le tout en quantités vraiment minimes.
– Leur longévité : une fourmilière bien entretenue peut vous durer des dizaines d’années. Vous avez bien lu. Certaines reines peuvent vivre jusqu’à 30 ans dans la nature. Si vous vous débrouillez bien, il n’y a aucune raison que la vôtre ne fasse pas de même.
– Le peu de place nécessaire : une fourmi, c’est tout petit. Une fourmilière peut dans un buffet, sur une étagère, dans une bibliothèque, etc. La fourmilière se développera toujours en fonction de la taille de l’habitat que vous lui donnerez.
– L’observation : les fourmis sont des insectes sociaux. Cela veut dire que vous pourrez observer des comportements que vous ne verrez pas, par exemple, avec des poissons rouges. Elles vont chasser, prendre soin des œufs et des jeunes, échanger des provisions, ranger le nid, explorer l’environnement de chasse que vous leur fournirez. Bref ! Elles vont vivre leur petite vie d’animal sociable sous vos yeux attentifs.
– La simplicité : c’est finalement très simple d’élever la plupart des espèces locales de fourmis. Il suffit de respecter quelques règles basiques, que vous aurez vite fait d’apprendre. Pour le reste, elles se débrouilleront sans vous. La reproduction ? Pas besoin, la reine fécondée est autonome pour le restant de sa vie. Le soin aux œufs et aux nouveaux nés ? Les fourmis s’en occupent elle-même. Le nettoyage du nid ? Pareil. La répartition des vivres ? Idem.
Je pense sincèrement que cela peut être un cadeau très intéressant à offrir par exemple à des enfants de 7 ans ou plus, à condition de les accompagner.
Comment je pratique l’élevage de fourmis au quotidien
J’avoue que pour le moment, je débute totalement. J’ai une reine de l’espèce messor wasmani. Elle va bientôt entrer en diapause, c’est-à-dire en hibernation, avant de pondre ses premiers œufs. J’appréhende un peu, je l’admets. Si vous le souhaitez, je vous tiendrai au courant de l’évolution de ma future fondation.
Du coup, vu que l’élevage de fourmis est en soi très peu contraignant, et qu’en plus je n’ai qu’une reine, j’avoue que c’est plutôt cool en ce moment.
J’en profite pour glaner un maximum d’informations, essayer de déterminer l’installation optimale pour la fondation une fois que la reine aura commencé à pondre. Je suis comme une enfant qui regarde le sapin et qui attend d’allumer les guirlandes pour inviter le Père Noel à passer !
Ce que l’élevage de fourmis m’a apporté
Comme je n’en suis qu’au début, je n’ai pas encore pu faire d’observation concrète par moi-même. Cependant, en me renseignant sur l’élevage pour m’y préparer, j’ai déjà appris énormément sur cette espèce fascinante.
Ce qui est intéressant, c’est que les réflexions sur la longue expérience de cet insecte permettent aussi de se poser des questions sur l’avenir de l’homme et son comportement vis-à-vis de ses semblables et de son environnement. Je ne dis pas qu’il faut imiter les fourmis, bien entendu. Mais cela me pousse à m’interroger et à observer nos sociétés d’un autre œil.
Mon élevage embryonnaire m’a aussi apporté beaucoup de fous rires ! Il est particulièrement amusant d’expliquer cette nouvelle idée autour de moi. Les regards d’abord éberlués – voire dégoûtés – deviennent peu à peu amusés et intéressés. J’aime beaucoup donner matière à penser aux gens qui le souhaitent. L’élevage de fourmis nous oblige à changer de point de vue sur quelque chose qu’on regarde sans le voir, juste à nos pieds. Je trouve assez amusant que l’Homme soit si fasciné par l’espace et les choses lointaines, alors qu’il connait si mal ce qui l’entoure (microcosme, vie sous-marine, vie microbienne, symbiotes vivant dans le corps humain, etc.)
Et vous, verrez-vous les fourmis d’un autre œil ? Avez-vous une idée de nom pour ma reine fourmis ? Je suis très curieuse de connaître votre avis sur cet article. Laissez-moi vos réactions en commentaire !
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