La Boussole Personnelle

L’Histoire médiévale – A l’ombre des châteaux

Cet article a été rédigé dans le cadre de mon défi. Cliquez ici pour en apprendre plus !

La rencontre

Au collège, j’avais une professeure d’Histoire dont je me souviendrai toujours. Il me semble que c’est à elle que je dois mon amour de l’Histoire, en particulier médiévale. Elle avait une façon bien à elle de nous raconter l’Histoire non pas comme une série de dates, mais comme les récits de vie d’hommes et de femmes. Je trouvais cela passionnant et touchant à la fois. Elle avait un don pour réduire la distance entre ces gens dont on ne pouvait que deviner la vie, et nous.

Parmi les histoires qui m’ont le plus fasciné, il y avait celles du Moyen-Âge. Malgré cette image (en partie fausse) de temps obscures, ils nous ont laissé un héritage absolument titanesque. Monuments, livres, témoignages… Même notre langue porte encore les traces de cette époque. Impossible de comprendre notre société actuelle sans comprendre cette période-là.

Le côté « période sombre » a piqué ma curiosité encore davantage. Ces gens étaient-ils si sales, si incultes ? Etaient-ils vraiment aussi ignorants et mauvais que l’histoire le laisse entendre ? J’avais besoin de savoir. Et petit à petit, cette quête de savoir s’est muée en véritable amour pour une époque mal aimée. J’ai songé un temps me lancer dans des études d’Histoire ou d’archéologie, mais mon pragmatisme l’a emporté. Il ne me reste que cette curiosité sans cesse plus gourmande que je satisfait à mes heures perdues.

J’ai souvent pensé, lorsque j’étais enfant et adolescente, que j’aurais voulu naître à cette époque. J’en souris aujourd’hui : si quelqu’un comme moi était née en ce temps-là, j’aurais été au mieux esclave, au pire un petit peu morte. Les métisses un peu trop curieuses n’étaient pas vraiment à la mode, à ce moment-là. Je préfère vivre à une époque comme la nôtre, et avoir tout le loisir d’examiner cette époque de loin, dans le confort moderne de notre 21ieme siècle. Avec un peu de chance et d’astuce, nous pouvons même réussir à ramener certaines belles choses à la vie : merveilleuse perspective, non ?

 

Ce que j’aime dans l’Histoire médiévale

L’Histoire médiévale, c’est quand ?

Précisons tout d’abord qu’il s’agit de l’Histoire médiévale occidentale. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’elle est plus facilement accessible grâce aux traces écrites qui nous sont parvenues. L’Occident étant depuis longtemps occupé par des cultures de l’écrit, cela facilite grandement la transmission des informations jusqu’à nous.

L’époque médiévale couvre une très large période historique. Celle qui m’intéresse le plus commence à la fin de l’Antiquité (autour du VIeme siècle) et se termine à la Renaissance (autour du XVeme siècle). Si j’ai une passion également pour l’Antiquité (je vous en reparlerai), la période de la Renaissance m’intéresse plus modérément. L’ère moderne quant à elle ne m’intéresse pas du tout : trop proche, trop violente, trop rapide, trop dense ? Je ne saurais le dire.

Il y a dans l’Histoire Médiévale beaucoup de choses qu’il reste à découvrir. Il y a également un gros travail qui a déjà été fait et qui doit poursuivit : il faut débarrasser le Moyen-Âge des préjugés qui pèsent sur lui. Pourquoi ? Certaines théories voudraient que les puissants de la Renaissance aient volontairement salit l’Histoire Médiévale pour mettre en valeur le progrès qu’ils apportaient. Je n’ai pas d’opinion tranchée sur la question, mais le résultat est bel est bien là : le Moyen-Âge souffre d’une affreuse publicité.

L’Histoire médiévale, c’est quoi ?

Cela recoupe plusieurs choses qui nourrissent mon intérêt pour cette période si spécifique.

Tout d’abord, c’est de l’humain. A cette époque, il n’y avait que très peu de machines, et la plupart des travaux et constructions étaient fait grâce aux forces humaines. C’est une chose qui m’inspire une très grande admiration. Que ce soit dans l’agriculture ou dans l’édification de cathédrales, ils savaient faire avec des moyens et des savoir-faire que nous avons en grande partie perdues. J’admire l’ingéniosité qui leur a permis de passer outre les dimensions humaines pour nous laisser des héritages encore très solides. Le Moyen-Âge est pour moi une source perpétuelle d’émerveillement sur ce point-là.

L’une des choses que l’on ignore souvent, c’est également la place de la femme dans une partie du Moyen-Âge. Contrairement à la pensée courante, au cours de l’Histoire Médiévale, les femmes ont eu plus de pouvoir et d’autonomie qu’à la Renaissance, par exemple. Certaines ont pu être à la tête de corporations d’artisans. D’autres étaient propriétaires terriens et menaient leur domaine en lieu et place de leur défunt époux. Je n’irai pas jusqu’à dire qu’il faisait bon être une femme, bien entendu. Mais le statut de la femme a grandement souffert lors de la Renaissance.

C’était aussi l’émergence d’une culture poétique, avec divers courants qui sont nés de ce goût pour une nouvelle forme de littérature. On en connait de beaux exemples avec les Gestes (récits) des Chevaliers de la Table Ronde, ou encore les classiques tels que Tristan et Iseult. L’amour courtois fut, avec la chevalerie, une des grandes sources de littérature et d’écrits de cette époque. Au-delà de la littérature, ils étaient aussi un véritable mode de vie que ces écrits nous aident à mieux cerner. On baignait alors dans un mélange contrasté de valeurs morales élevées et de rudesse, voire de cruauté quotidienne.

Impossible de penser au Moyen âge sans penser aux dynasties royales et impériales de cette époque ! Les histoires politiques et familiales à multiples rebondissements ne cessent jamais de m’étonner. En gardant en tête qu’ils n’étaient que des êtres humains comme vous et moi, le poids des décisions qu’ils prenaient et des enjeux me donne le tournis. Il est facile de juger le passé avec le recul que nous pouvons en avoir. Lorsque j’examine cette époque, j’aime me rappeler qu’ils ne savaient pas tout ce que nous savons. J’aime me pencher sur les circonstances de ces évènements historiques, tels que les mariages, les guerres, etc.

Toute la richesse culturelle de cette époque me passionne tout autant. Bien que la médecine en ait été à ses balbutiements, certaines découvertes sur les propriétés de plusieurs plantes ont été validées par nos sciences modernes. Leur culture culinaire était étroitement liée à leur médecine, et même si beaucoup de leurs croyances ont été réfutées depuis, leur cuisine me fascine. Ma formation classique appuie mon intérêt pour la musique classique, mais également la musique grégorienne et toutes les variations religieuses qui ont fait émerger la musique classique. Quant aux coutumes vestimentaires, elles sont elles aussi fascinantes et le reflet d’une époque qui est passée d’une grande sobriété aux fanfreluches les plus extravagantes. Les arts et artisanats de l’époque sont toujours une source incroyable d’inspiration et d’admiration pour les artistes et artisans de nos jours.

 

Comment j’intègre le Moyen-Âge à mon quotidien ?

Cette époque fait partie de mes thèmes de lecture favoris. J’ai de nombreux ouvrages, historiques ou romancés, qui racontent des biographies de personnages marquants, ou l’histoire de lieux aux fortes traditions médiévales.

J’ai eu la chance de vivre dans plusieurs villes historiquement très riche, comme Strasbourg, Besançon, Angers, Bordeaux… Chacune de ces expériences a été autant de chances d’en apprendre davantage sur l’Histoire médiévale et l’héritage qu’elle nous a laissé.

J’aime suivre des chaînes historiques sur YouTube et à la télé. Il m’arrive, par exemple, souvent de regarder une rediffusion de « Secrets d’Histoire » ou de « L’Ombre d’un Doute ». Mais je regarde également la très fameuse chaine de Ben, « Nota Bene » (que je vous recommande très chaudement !), qui rend l’Histoire très accessible et très ludique.

 

Ce que l’Histoire m’a apporté

Ma fascination pour l’Histoire médiévale est à mettre en lien avec certaines autres de mes passions.

Tout d’abord, ma passion pour la lecture. Que ce soit sous forme de biographies, de grandes fresques historiques, de BDs, j’ai dévoré tout ce qui me tombait sous la main et qui parlait de cette époque. Cette fois encore, la dimension humaine au sein de l’Histoire est ce qui me plaît le plus. Comment a grandi Marie-Antoinette ? Qui était Anne de Bretagne ? Qu’est-ce qui poussé Guillaume à devenir Le Conquérant ? Qui était Aliénor ? J’aime les histoires qui ont fait l’Histoire, et les personnes qui les ont vécues.

Ma passion pour la musique et ma formation pour la musique classique m’ont également aidée à apprécier les musiques médiévales. J’adore la complexité des mélodies qui se mêlent entre elles d’une façon que nous ne connaissons plus aujourd’hui. Les musiques médiévales, surtout les polyphonies chantées, ont le don de me détendre et de m’aider à me concentrer. Mes propres compositions sont très souvent inspirées des harmonies très typiques des différentes époques musicales médiévales.

En tant que gourmande invétérée, il était obligatoire que la cuisine médiévale fasse partie de mes marottes. J’adore explorer les livres et sites internet sur les recettes médiévales. Tenter de goûter les plats avec les mêmes saveurs qu’autrefois, c’est une quête de connaissance pleine de gourmandise qui ne peut que me plaire.

En parallèle de la cuisine, j’ai toujours été fascinée par les soins par les plantes. Les soigneurs du Moyen-Âge ne pouvant compter que sur leurs connaissances des simples (l’ancien nom pour les plantes médicales), leurs connaissances empiriques sont encore aujourd’hui souvent validées et utilisées. J’ai le projet de construire mon propre petit herbier dans mon jardin, et de pouvoir soigner les maux bénins par les plantes autant que possible. Pour cela, je compte m’inspirer des herbiers médiévaux qui ont été revisités et validés par la médecine moderne. Il n’est bien entendu pas question de me substituer à un avis médical, mais je reste persuadée que beaucoup de choses peuvent être soignées ou anticipées grâce à ce qu’on appelle aujourd’hui des « remèdes de grand-mère » et qui prennent très souvent leur source dans ces connaissances héritées du Moyen-Âge.

Evidemment, c’est encore très réducteur de tout ce qu’il y a à connaître et à apprendre de cette époque. Je pourrais en parler des heures et des heures (d’ailleurs, mes proches vous diront que c’est ce que je fais quand on me lance !) J’espère cependant que cet aperçu vous permettra de comprendre ce qui me fascine tant dans cette période de notre Histoire.

Est-ce que cela vous a plu ? Avez-vous une période de l’Histoire qui vous fascine, en Europe ou ailleurs ? Racontez-moi tout ça dans les commentaires !

*Photo de Etienne Valois

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